Étalon de plus en plus performant sur la scène internationale et prisé des éleveurs, Dominator 2000 Z a encore fait parler de lui le week-end dernier en étant le père ayant le plus de produits approuvés lors de l’événement organisé par le stud-book Zangersheide à Opglabbeek. Portrait d’un puissant étalon noir, qui semble indéniablement marcher dans les traces de son père.
L’histoire débute en 2007, lorsque Tony Foriers, éleveur belge amateur et passionné, se rend en Allemagne et achète deux pouliches dans une ferme. L’une des deux est nommée Cephale 2000, une Holsteiner grise, fille de Cassini, Holst, et avec une mère par Franklin, Holst. Issue de la lignée 3317 - qui a par ailleurs donné LB Annaconda - cette pouliche grandit en Flandre, à Loksbergen, avant de s’essayer au sport sous la selle de Kim Colaers, qui débutera également Dominator quelques années plus tard. Cephale attire très vite les regards, immédiatement suivis d’offres d’achat. Mais ses propriétaires préfèrent la conserver. Puis, l’heure de sa carrière à l’élevage sonne. Tony Foriers, à la tête de Stud 2000, choisit Diamant de Semilly pour saillir sa jument. « Le croisement de sang français sur une souche allemande me plaisait et le résultat ne nous a pas déçus ! Dominator est né dans le pré… presque dans notre jardin. Assez rapidement, on s’est dit que c’était vraiment un poulain à part, et je dois dire que jusqu’ici, Cephale nous a toujours donné de très bons produits. » Il faut dire que la jument grise avait, à cette époque, déjà trois fils admis avec Karmann 2000 Z (Kannan, KWPN), Avenger Z (Aganix du Seigneur, sBs) et, bien sûr, Dominator 2000 Z.
De grands espoirs
Judy Ann Melchior croise la route de Dominator très rapidement. « J’avais vu une vidéo de Dominator lorsqu’il sautait en liberté à deux ans, puis je l’ai revu à quatre ans sur un concours dans notre région. Nous avons ensuite parlé avec son éleveur, que je connais bien car je m’étais déjà intéressée à la mère de Dominator, qui était une jument très typée sport, avec beaucoup de qualité. Avec Tony Foriers, nous avons décidé de collaborer car nous croyions tous les deux énormément dans le cheval. Il est arrivé à Zangersheide sans même que nous l’ayons essayé. Par la suite, au début de l’année de ses cinq ans, nous en avons acheté la moitié. Tony voulait continuer à vivre cette aventure avec son cheval, il était heureux de pouvoir faire partie de l’évolution de Dominator vers le haut niveau. »
Dès son arrivée à Lanaken, l’imposant étalon noir séduit aussi de très nombreux éleveurs et rencontre un succès phénoménal. « Nous fondions de grands espoirs en lui et nous pensions qu’il allait plaire aux professionnels de l’élevage… Mais on ne savait pas si ce serait dès la première année ou s’il fallait attendre un peu plus. Cela dit, avec un cheval aussi extraordinaire, nous n’avions pas de doute. Quand nous avons investi dans Dominator, en faisant l’acquisition de 50% du cheval, notre objectif était qu’il fasse beaucoup de saillies. Dans ses premières années, nous l’avons énormément ménagé. Il y a des années où il saillissait tellement qu’il ne faisait quasiment pas de sport. Nous ne voulions pas qu’il force, c’était soit l’un, soit l’autre. En revanche, quand nous avons décidé de commencer à donner la priorité au sport, nous avons fortement réduit le temps où il se consacrait à la monte. En 2020, nous avons fait le choix, pour la première fois, de ne pas le faire saillir du tout et de lui permettre de rester une saison complète à haut niveau. Cependant, avec l’arrêt des compétitions, nous avons pris la décision de congeler sa semence, car tout le stock dont nous disposions avait été vendu en début d’année. À cinq ans, il n’a pas tourné en compétition car il avait tellement sailli qu’il ne pouvait pas être prêt pour les championnats du monde. Il n’a débuté réellement sa carrière qu’à six ans. C’était un grand cheval, on ne pouvait pas tout lui demander en même temps. J’aimais beaucoup monter Dominator mais je suis tombée enceinte et j’ai dû me résoudre à en descendre ! C’est la raison pour laquelle Christian a commencé à le monter. » Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’Allemand a lui aussi été rapidement séduit. « Lors de son premier concours à quatre ans, il ne galopait pas encore très bien, mais ses sauts étaient incroyables. Dès le premier show d’étalons, il illuminait le regard des gens. Il n’a jamais laissé indifférent : il y a ceux qui l’ont haï et ceux qui l’ont adoré dès le premier regard. Il a été une star en élevage avant même de faire du concours », se souvient-il.
La suite de ce portrait est à découvrir demain, sur leperon.fr
Crédit photo : Eric Knoll.